Conçue toujours sur le principe du ground représenté dès le début de la pièce par une basse obstinée descendante basée sur des rythmes grecs, la pièce est avant tout l’exploration d’une modalité particulière : un mode mêlant l’idée du mode mélodique ascendant et du mode phrygien sur un axe de quarte augmentée.
Les deux motifs principaux sont une mélodie incantatoire, ornée et descendante s’enroulant autour des pôles de ce mode, et un motif de quartes justes ou augmentées, motif plus rythmé et dynamique (issu du processus d’ornementation du premier). Si le premier est traité prioritairement de manière canonique, créant souvent une atmosphère de tournoiement mélodique, le second est plutôt lié à une écriture en écho sur lui-même et en accentuations rythmiques déplacées.
Le cor, par ses possibilités de nuances extrêmes et par les grandes différences de couleurs de son en fonction des modes de jeu et du registre, permet un dialogue de timbres particulièrement développé et joue souvent le rôle de plusieurs instruments à la fois, les divers changements de timbres de l’orgue renforçant cette sensation.
Thierry Escaich